Fernando BOTERO

Fernando Botero (1932–2023)

Fernando Botero Angulo est un peintre et sculpteur colombien né le 19 avril 1932 à Medellín et décédé le 15 septembre 2023 à Monaco.

Artiste mondialement reconnu, il s’est forgé une place unique dans le monde de l’art grâce à son style inimitable appelé "boterisme" caractérisé par des formes rondes, exagérées et pleines souvent chargées de poésie, d’ironie ou de critique.

Très jeune, Botero se passionne pour l’art et expose dès l’âge de 16 ans à Medellín. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando, à Madrid, il s’imprègne des grands maîtres européens comme Velázquez, Goya ou Titien.

Mais c’est en développant un style personnel et audacieux qu’il se distingue, un univers où tout semble gonflé, monumental mais jamais figé.

Dans les années 1950, il devient une figure montante en Colombie. Il gagne en reconnaissance après avoir remporté le premier prix du Salon des artistes colombiens en 1958.

Sa carrière prend une dimension internationale dans les années 1960 notamment grâce au soutien de Dorothy Miller, conservatrice du MoMA à New York, qui acquiert plusieurs de ses œuvres. Dès lors, son nom circule dans les grandes institutions artistiques du monde entier.

À partir des années 1970, il vit entre Paris, la Toscane, et Monaco. Il se tourne aussi vers la sculpture monumentale exposée sur les grandes places de villes comme Paris, New York, ou encore Florence.

L’œuvre de Botero explore de nombreuses thématiques :
- L’Amérique latine : il peint avec tendresse et humour la vie quotidienne, les traditions, la politique et les excès de la société colombienne.
- La religion : souvent présente sous forme de scènes bibliques ou de clergé corpulent, elle est traitée avec une pointe d’ironie mais aussi de profondeur symbolique.
- Les natures mortes : fruits, objets, instruments de musique prennent des formes pleines et généreuses, presque humaines.
- Les portraits : qu’il s’agisse de figures anonymes, de personnages historiques ou politiques, Botero impose sa vision décalée du corps.
- Les scènes de violence : notamment à travers ses séries sur la violence en Colombie ou sur les tortures à la prison d’Abou Ghraib, il n’hésite pas à utiliser son style pour dénoncer les abus de pouvoir.

En 2000, Botero fait un don exceptionnel à son pays, plus de 200 œuvres (les siennes et celles de grands artistes comme Picasso ou Renoir) permettant la création du Musée Botero à Bogotá.

Fernando Botero est considéré comme "le plus colombien des artistes colombiens".

Par son style universel, à la fois accessible et profond, critique et affectueux, il laisse une empreinte forte dans l’art moderne.

Son œuvre continue de fasciner les générations actuelles et futures tant par sa forme que par la richesse de ses messages.